Bonjour à Toutes et à Tous,
Je vous rappelle l’objectif de la Chronique de Bon Papa : Cheminer vers l’Éternité, une nouvelle étape de vie à construire en se préparant soi-même ou un de ses proches à faire le grand passage vers l’Au-Delà.
Aujourd’hui, nous allons aborder un point important dans notre vie, que nous soyons enfant, jeune, en couple, ou un ainé d’un certain âge : Pardonner
Un soir, il y a quelques années, avec mon épouse, nous rentrions à notre appartement par le métro, somnolant et main dans la main. A une station, une jeune fille monte et s’assoit en face de nous et, à brûle pour point, nous demande : “Depuis combien de temps êtes-vous mariés ?” Un peu surpris, j’hésite et lui réponds : “40 ans” !
Elle poursuit : Comment avez-vous fait pour rester ensemble si longtemps ? Je réfléchis rapidement et lui lance : « Nous nous sommes beaucoup pardonnés. » A ce moment le métro arrive dans la station suivante. La jeune fille s’écrie : « Oh, je suis arrivée. Au revoir et merci » L’échange a duré quelques minutes…Le chemin pour vivre la liberté était tracé !
Nous allons parler aujourd’hui des pardons donnés et reçus, cet acte central dans ma vie amoureuse, familiale et sociale.
Aussi, je vais vous raconter une journée de réflexion, au cours de laquelle chaque participant était appelé à identifier dans sa vie les pardons non donnés à l’égard de Dieu, des Autres, de Soi-même.
Chacun s’isolait durant la matinée qui dans sa chambre, qui sous un arbre pour réfléchir et écrire clairement le contenu de chaque pardon non donné. Ce ne fut pas un exercice très agréable d’aller fouiller dans sa mémoire et de faire sortir toutes ses pièces d’archives douloureuses, tristes, ou peu reluisantes ! Mais après de longues minutes, presque tout ce qui était enfoui remontait à la surface et prenait corps sur la feuille devant moi.
J’ai été très surpris de découvrir que la colonne A l’égard de Dieu comprenait trois items, à l’égard des autres, une dizaine, et à l’égard de moi-même une vingtaine.
Interpellé, j’ai regardé mes griefs personnels. Certains étaient importants et graves. D’autres, des vieux trucs complètement dépassés : Par exemple, je m’en voulais de ne pas avoir l’oreille musicale et de n’avoir pu ainsi jouer d’un instrument de musique ! Je m’en voulais d’avoir manqué de courage pour faire une balade en montagne. J’ai donc rayé un bon nombre de motifs et je me suis pardonné à moi-même ! c’était drôle et libérant.
Par contre, ensuite, on est rentré dans le dur ! Des actions moches comme celle de changer d’itinéraire pour ne pas donner quelques pièces à la vieille dame Rom à la sortie de la messe… Et puis dans le très dur : je pense, par expérience, que dans la vie de tout homme, se cache une action inavouable qui se tapit dans le fond de son coeur…comme celle que m’a racontée un ami qui a enjambé un clochard couché devant la porte de son immeuble par une nuit glaciale.
Enfin, une fois terminé l’inventaire de ses forfaits, chacun était invité, devant une icône du Christ, à dire à voix haute tous ces pardons et en avouant son impuissance à pardonner certains…
La porte était entrouverte…Nous venions de gagner une première victoire : Notre coeur était de nouveau partiellement libéré et purifié.
C’est un premier pas. Nous sommes appelés à nous remettre à l’ouvrage sans forcer, tout en douceur.
Et alors que faire pour tous ses pardons impossibles à donner malgré notre désir. He bien, s’appuyer sur notre Bonne Volonté. Notre intention de pardonner peut être réelle mais nous n’y parvenons pas ou nous ne voulons même pas pardonner car l’offense se révèle encore trop vivante et acide. Une piste : Donner à Dieu jour après jour cette incapacité en lui offrant cet obstacle insurmontable.
Enfin, parfois, nous avons pardonné une offense, mais l’autre ne souhaite pas recevoir notre pardon et la situation semble bloquer. Nous portons notre peine douloureusement.
Mais gardons l’Espérance. Tout peu changer : Mon grand oncle a demandé pardon, sur son lit de mort, à ma maman de son important manque d’amour pendant de longues années. Cet acte important de donner un pardon pourra nous aider à faire, dans la paix, le grand passage .
Amis qui me lisaient ou m’écoutaient, vous pouvez être en désaccord sur l’approche méthodologique de cette démarche. Vous êtes tout à fait libre. C’est un chemin que je vous propose pour faire une étape de libération qui m’a réussi. Si vous en avez expérimenté une autre avec succès, je suis preneur. Partagez-la moi.
Amis qui me lisaient ou m’écoutaient, pour connaître “vos pardons non donnés” Examinez-vous avec sérieux ! Evitez de vous gratter jusqu’au sang ! Allez à l’essentiel et vous reviendrez plus tard pour fignoler.
Amis qui me lisaient ou m’écoutaient, apprenez à vos enfants et petits enfants à demander pardon à leurs frères, soeurs ou amis. Il est aisé de dire “Excuse-moi” pour une erreur bénigne. Pour dire “je te demande pardon”, il est nécessaire d’engager son coeur. Plus on aura commencé jeune, plus la démarche se fera avec facilité pendant les années à venir.
A 84 ans, j’ai fait ce point sur les pardons à deux reprises. C’est un état des lieux souhaitable et nous y serons aidé par la découverte de la Miséricorde de Dieu, vécue et racontée par Faustine, une polonaise du début du XX° siècle, dans la prochaine chronique.
Toute mon amitié
Henri Coirier
Cheminer vers l’Eternité
Pardons donnés et reçus #9